Peut-on affirmer sans être contredit, que la classe politique congolaise n’est pas loin de la schizophrénie, 60 ans après, la République Démocratique du Congo se livre dans de guerres interminables.
Si pas les conflits armés et autres rébellions, les trahisons et coups bas s’invitent dans ce microcosme politique où le maitre mot « En politique, tous les coups sont permis ».
La scène rocambolesque qui serait orchestrée par les juges de la Haute Cour contre le Primus inter pares. Tous les juges de la Cour des cours jurent la main au cœur la démission de Benoit Lwamba Bintu. Un procès-verbal dressait à l’occasion est transmis au premier citoyen de la République qui prend acte à son tour, félicite le démissionnaire de beaux et loyaux services rendus à la Nation.
Faux ! rétorque le Primus inter pares de la Cour constitutionnelle. De Bruxelles où il est en soins médicaux. D’abord son démenti porte le sceau légalisé de l’Ambassade de Belgique. Lequel dément sa démission. Pour joindre l’utile à l’agréable, le Président de la Cour Constitutionnelle de la République Démocratique du Congo charge son avocat, Maitre Théodore Ngoyi. L’ancien candidat à la présidentielle de 2018 monte sur ses chevaux, accuse l’architecture judiciaire pilotée momentanément par son premier vice-président Funga Molima Mwata Evariste-Prince. L’instigateur et transmetteur du procès-verbal de prise d’acte de la démission d’un membre de la Cour constitutionnelle, en date du 13 juillet 2020, sous la signature du Président de la Cour constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, ad intérim.
A en croire le Pasteur Avocat Théodore Ngoyi, en sa qualité de Conseil du Président de la Cour constitutionnelle, il invite l’opinion publique tant nationale qu’internationale qui doit s’en tenir au démenti de Monsieur Benoit Lwamba en soin en Belgique n’a jamais démissionné. Dans sa lettre, il écrit à ses pères juges de la Cour « Je n’ai pas démissionné ».
En droit, souligne le Conseil de Benoit Lwamba, pour mettre fin à ses fonctions par une démission volontaire, celui qui démissionne s’adresse au Président de la Cour constitutionnelle et en copie à ses pères. Cependant, la Cour examine l’opportunité et ne prend pas acte. « Dans le cas d’espèce, les juges de la Cour auraient dû examiner l’opportunité, constater d’une part, que la lettre sur la base de laquelle on prétendrait que le Président avait démissionné, cette lettre n’est pas sortie de la Cour parce qu’elle n’a pas le numéro de la Cour, on n’en trouve pas trace dans le registre de la Cour, et d’autre part qu’ils avaient reçu par le circuit administratif de la Cour la lettre de démenti du Président Lwamba, lettre portant les mentions de la légalisation de sa signature par l’autorité compétente de notre Ambassade à Bruxelles où il se trouve », a-t-il éclairé.
Cependant, il précise en outre, puisque la Cour a pour mission d’examiner l’opportunité et si elle examinait l’opportunité, elle va en conclure que le Président Benoit Lwamba n’ayant pas démissionné, « Nous annulons l’acte transmis au Président de la République et prenons acte de son démenti et transmettons au Président de la République.
Nonobstant le fait que le Chef de l’Etat bien qu’ayant reçu ce document, il prône l’Etat de Droit, qui est la légalité, la démocratie, le respect de droit de l’homme. Dans le cas d’espèce précise Théodore Ngoyi, le Président Benoit Lwamba n’ayant pas démissionné volontairement, librement et de façon univoque et claire, il a démenti, il n’y a pas eu démission. « Donc, le Président de la République, Je crois en lui, il va certainement dire je prends acte du démenti, j’attends le retour de Lwamba pour prendre une décision conforme à la légalité, conforme à l’Etat de droit », a déclaré Pasteur Théodore Ngoyi, Conseil de Benoit Lwamba Bintu.
Ceci explique cela, que le virus de vaudeville tant redouté pouvait être détecté au sein de l’appareil judiciaire.
En espace de quelques mois, les hauts magistrats s’entrechoquent dans plusieurs affaires dont celles de Benoit Lwamba n’en est pas une.
Le vendredi 12 juin 2020, le Procureur Général près le Conseil d’Etat ordonne l’empêchement des travaux parlementaires par sa réquisition de la force publique ; le 13 juillet courant, le Procureur près la Cour de Cassation ordonne au Procureur près la Cour d’Appel de Matadi d’exécution de la démission du Gouverneur de la Province du Kongo Central. Peu avant, le Procureur de la République près la Cour de Cassation arrête un vice-premier ministre, ministre de la Justice en fonction, accusé d’usage de faux en écriture.
Dans cette saga controversée que ne cesse d’offrir le pouvoir judiciaire, les analystes et observateurs des questions judiciaires accréditent la thèse du virus de vaudeville dans l’architecture judiciaire qui offre un spectacle désolant. Du mélimélo au fait !
Pius Romain Rolland