RDC : Le changement tant attendu s’est-il arrêté ? (Tribune de Zadain Kasongo)

LE CHANGEMENT TANT ATTENDU !

La République Démocratique du Congo serait-t-elle à quelques heures de son véritable changement ? Le vent fort, ce tsunami annoncé dernièrement, mais qui depuis peu, a commencé à souffler sur le pays de Lumumba, se serait-il arrêté ou ne semble-t-il pas s’arrêter ?

La trêve observée depuis plus d’un mois semble s’éterniser. Il n’en est rien. La machine naturelle continue à tourner. Aussitôt nommé le 15 février dernier, le nouveau-Premier ministre serait encore occupé à peaufiner la formation de son équipe. Des tractations se font tambour battant pour cette composition surnommée déjà comme étant celle « des guerriers ». Cependant, dans les couloirs de la Présidence, l’optimisme n’est pas le maître mot. Des têtes tombent l’une après l’autre. Des chambardements en règle au sommet ne font plus mystère. Après le directeur de cabinet et celui de la presse muée en communication, la cour présidentielle tente de faire peau neuve.

Ces changements sèment la panique pour la kyrielle des conseillers et autres membres du personnel qui se demandent qui sera le prochain ? Qui sera débarqué du navire présidentiel ? L’heure est au « sauve qui peut ». Le bateau qui était déjà petit avant pour la seule famille, doit se transformer en l’Arche de Noé vu le nombre croissant des passagers. La famille s’est élargie. Il faut absolument un plus grand bâtiment que le premier. Du simple navire au Présidentiel Paquebot le réaménagement s’avère judicieux. Car à en croire les spécialistes, le premier prenait déjà le risque de chavirer. Selon certaines indiscrétions il commençait à tanguer avant et sans lever l’ancre. Les deux ans d’inanition infligée par les médiocres du dernier régime honni ont permis de découvrir quel autre médiocre était à bord sans titre, c’est-à-dire sans expérience ni compétence.

Le Maître, aujourd’hui seul capitaine à bord doit avoir vu juste en touchant à la communication, véritable trou à ordures où les animateurs sans cœur à l’ouvrage servaient plus de décor que de sonner le cor d’un nouvel espoir. Le commun des mortels sait que la communication anticipe, participe, précède et demeure le cœur au cœur de l’action. Il n’en a point été ainsi en ces deux ans de gâchis et d’attentisme. Les membres de l’équipe sortante n’étaient pas les plus brillants en communication sauf par absence totale de communication. Ils auraient du mal à disculper aussi bien le savoir acquis que le savoir-faire pas plus que les lignes de l’ensemble d’indications relatives à la profession. Un communicant communique, tel est son métier.

Pendant ce temps après les fameuses consultations du chef, le paquebot ne cesse de tanguer. Il aligne sur le bâbord tous ceux qui se réclament compagnons de la longue lutte du parti au pouvoir. Dans les vieilles démocraties, ils sont classés socialistes. Sur le tribord se trouvent nationalistes, libéraux et autres extrémistes qui eux-mêmes ne savent pas se définir. Le plus important pour eux étant d’être de la fête. Donc, le voyage s’annonce long, alors que le paquebot n’est encore que sur le port. Il se remplit au jour le jour. Qui s’en ira, qui restera ? L’atmosphère serait semblable à celle des derniers jours bibliques.

Personne ne sait où l’on va, mais tout le monde sait d’où l’on vient. Du triple enfer 50 ans durant. Si c’était ça l’enfer, le capitaine à bord a donc tout intérêt à conduire ses passagers à bon port, celui du Paradis. Il ne porterait pas plus mal son autre nom de Josué. Il y avait déjà Moise. Y-arrivera-t-il ? Pas si sûr. Sur le tribord, un illustre passager, sans froid aux yeux, prévient à haute voix, perturbant le silence remarquable, en menaçant de quitter le navire et avec lui tous ceux qui lui ressemblent. Il le crie afin que tout le monde entende y-compris les passagers du bâbord. Parlementaire de son rôle, c’est sur le navire qu’il exhibe ses biceps. Il n’est pas le plus calme ni le plus taciturne dans la vie de tous les jours. Il promet de faire exploser l’union et l’entente pour faire échec à ce voyage, Si leurs desiderata ne sont pas respectés

Quant à la composition du gouvernement en gestation, on nous claironne qu’elle sera bientôt révélée nous apprend-t-on de sources concordantes, surtout officielles. Mais qui sont les probables animateurs de différents organes ? Des hommes honnêtes et travailleurs dévoués ne courent pas les rues, les couloirs de la présidence non plus. Ils sont tenus à l’écart et empêchés par les médiocres de s’en approcher.Qui alors seront nommés ? Certains noms circulent déjà. Des plus improbables aux plus redoutés, même si certains noms semblent réveiller d’amers souvenirs du régime passé. On reprend les mêmes et on recommence. C’est aussi ça le changement pour qui se moquerait des attentes de la population. Les anciens chantres du kanambisme rompus en discours ô combien flagorneur à la gloire du monarque déchu semblent être signalés présents dans les différents départements de la classe dirigeante. Ce serait tout sauf changement.

Chacun sait que la force de la rumeur à Kinshasa a de quoi entretenir la tremblote chez tout citoyen attentif et désireux d’assister au profond changement du paysage politique après tant d’années de gâchis. Faire partie de l’équipe des guerriers relèverait-il des critères objectivement ambitieux et patriotiques ? Officiellement personne ne semble en savoir davantage si ce n’est le pouvoir discrétionnaire. Le commun d’observateurs constate cependant non sans soupçon le critère âge. Place aux jeunes. Mais lesquels ? Les mêmes ayant fait partie de l’équipe à scandales doublée d’incompétence ? C’est quoi être jeune ? C’est l’être physiquement ou mentalement, parfois les deux à la fois.

Sur le paquebot j’en ai vu deux. Canne à la main, mais doté d’un esprit mi-jeune mi-vieux. Où le classera-t-on celui-là ? Lui qui a été de tous les voyages depuis 50 ans. En attendant, sur le paquebot tout le monde est le bienvenu nous dit-on. Mais nombreux qui y-sont ne peuvent justifier ni mériter leur place. Et si tous les parlementaires pouvaient bénéficier de quelques temps d’antenne, à la télé et dans la presse pour expliquer leurs bilans respectifs, on en saurait un peu plus sur ceux qui ont réellement travaillé pour continuer l’aventure et mériter la confiance des électeurs.

Mutatis Mutandis, les jeux peuvent être changés en appliquant cette proposition. Qui vivra verra, Car parait-il, c’est toujours pour bientôt…….

Zadain KASONGO T.
LAUTREINFO,Bruxelles,Belgique

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