Depuis quelques jours, l’actualité est dominée à kalemie par des démolitions des constructions anarchiques parsemées ça et là à travers la ville de kalemie, chef lieu de la Province du TANGANYIKA régulièrement butée à l’épineuse question des inondations pendant la saison de pluie avec son lot de conséquences notamment les maladies endémiques d’origine hydriques dont le choléra, la fièvre typhoïde, le paludisme….
Pour rappel, la Ville de Kalemie comme tant d’autres villes de la République Démocratique du Congo, ne répond pas à ce jour aux normes urbanistiques modernes permettant une démographie galopante, et une évolution dans les conditions qui garantissent la sécurité hygiénique voire un environnement assaini pour booster le développement intégral et intégré de l’homme.
Face à cette réalité, deux tendances idéologiques s’opposent :
- Les Progressistes
Considérant la vétusté de nos villes y compris Kalemie où la plupart des populations vivent dans une promiscuité qui laisse à désirer et qui exige de l’autorité publique des mesures urgentes de réformes en matière d’urbanisation selon les standards internationaux, question de limiter les dégâts collatéraux créés chaque année par les eaux de ruissellement rendant notre Ville l’une des plus salles de la République et la plus budgetivore au regard du coût de l’entretien des artères publiques alors que ces recettes propres ne couvrent même pas le besoin de son fonctionnement.
Cette opinion se base sur les éléments suivants pour encourager l’autorité publique à engager des réformes allant dans le sens de moderniser la ville :
• la vétusté ou l’inexistence des canalisations ( conduites) d’eau,
• la prolifération des constructions anarchiques et inadaptées aux standards internationaux actuellement en vogue,
• la nécessité de moderniser le réseau routier urbain,
• la modernisation de l’architecture urbaine avec comme conséquence, l’accroissement de la courbe des recettes générées par la Ville elle même ( tourisme, parking, If, IRL…)
• la lutte contre les maladies endémiques précitées…
- Les conservateurs
Bien que dubitatifs voire sceptiques sur la capacité du gouvernement Provincial à concrétiser son ambition consistant à rénover les infrastructures basiques au niveau urbain, même si le caractère obsolète de certains édifices publics saute aux yeux de tout Observateur de bonne foi, cette opinion s’obstine cependant, à considérer que la modernisation de la ville ne doit pas être inscrite sur la liste des priorités de l’exécutif Provincial, prétextant que la province a plusieurs autres priorités auxquelles l’autorité publique ferait mieux de concentrer ses efforts pour donner des solutions à la population.
Ces priorités sont d’après cette opinion, la sécurité, les routes de desserte agricole, la production alimentaire déficitaire….
Quoique minoritaire, cette frange de la population tente désespérément à agiter la société recourant sur la manipulation politicienne pour faire croire à l’opinion publique que l’actuel exécutif Provincial n’a de spécialité que dans la démolition alors que l’état actuel de la ville de kalemie, constitue un frein au développement de la province.
Dans une ville où les avenues finissent en cul de sac, il n’y a pas d’éclairage public, pas de conduites d’eau, …
Dans ces conditions, la lutte contre l’insécurité est un véritable défi.
Dans tous les cas, l’accent reste placé sur l’amélioration des conditions de vie de la population bien que les approches procédurales diffèrent d’une opinion à une autre.
Il se dégage clairement après analyse minutieuse de la situation sur terrain, que le tanganyikais de manière générale est enclin aux mutations urbanistiques telles que Proposées et envisagées par l’autorité publique mais reste mal informé sur les modalités pratiques relatives à la mise en Exécution de ce plan de rénovation et de modernisation de la ville d’une part, et des implications en terme de dividendes que la population aura à tirer à l’issue de ce projet ambitieux.
Une campagne de sensibilisation et de communication s’avère donc indispensable en vue de lever tout le malentendu née soit de l’incompréhension du projet soit de la mauvaise foi distillée par les anti développement de la province du TANGANYIKA.
Pius Romain Rolland