RDC | OGEFREM : Patient Sayiba est enfin libre.
Des cris et chants de joie ont été au rendez-vous le vendredi dernier, à l’issue de la libération de Patient Sayiba, Directeur général de l’Ogefrem. Recherché depuis plusieurs mois par la justice congolaise, le Directeur général de l’Office de Gestion du Fret Maritime et Multimodal (Ogefrem), Patient Sayiba a été mis en garde à vue le 14 septembre dernier dans la soirée par la Brigade criminelle de la Police judiciaire des parquets, avant d’être libéré le 18 septembre dernier. Des sources judiciaires, l’on apprend qu’il été auditionné sur deux faits : le contrat du port sec de Kasumbalesa et des présumées malversations financières en rapport avec le mandat spécial de la Fiche électronique des renseignements à l’importation (FERI). Très optimiste, l’intersyndicale de l’Ogefrem a cru à l’innocence de son Directeur général, le technocrate Patient Sayiba qui a su redorer l’image de cette entreprise de l’Etat. « Cet alibi pour sa détention serait l’œuvre de deux anciens agents de sécurité du RCD-Goma, dans le cercle rapproché du chef de l’Etat, qui ne cessent de déstabiliser et terroriser les mandataires publics. Le DG Patient Sayiba de l’Ogefrem est leur victime, actuellement retenu au Parquet général de la Gombe. Pour n’avoir pas accepté leur client moins rassurant, ces deux sbires ont juré à Patient Sayiba de lui faire voir toutes les couleurs du pouvoir ». Poursuivant, l’intersyndicale fait savoir que les détracteurs de Sayiba ne sont pas dans leur premier coup, car pendant la rébellion du RCD, l’un d’eux, coordonnant la sécurité extérieure, a été révoqué pour détournement d’un diamant de grande valeur venant de Lodja.« Alors que l’Ogefrem a retrouvé ses lettres de noblesse et prend l’envol vers le multimodal dépassant sa première mission de fret maritime, des pesanteurs anti-développantes sont à la manœuvre! La Justice devrait se libérer des pressions de ces trafiquants de mauvais goût contre la République, qui a besoin des entreprises viables, contribuant à l’accroissement des recettes du trésor public. La résistance de ce jeune cadre d’une éducation chrétienne éprouvée, dérange les prédateurs de l’Etat », ajoutent les cadres et agents de cette entreprise. L’intersyndical frappe à la porte du ministre des TransportsPréoccupé au plus haut niveau, M. Jean-Paul Wilondja, président de la délégation syndicale de l’Ogefrem, ne s’est pas seulement contenté de dénoncer, il est allé rencontrer le ministre des Transports et Voies de Communication, Didier Mazenga Mukanzu, ce mercredi 16 septembre 2020. Après plus de 2 heures d’échanges avec leur Autorité de tutelle, ce porte-voix attitré des agents de l’Ogefrem a fait savoir à la presse qu’ils sont venus demander à leur ministre de militer auprès des instances supérieures afin d’obtenir la relaxation de leur DG qui bénéficie, jusqu’à la preuve du contraire, de la présomption d’innocence.Il a ajouté à cette occasion que les motifs évoqués dans les réseaux sociaux, faisant allusion à la mégestion à la tête de l’Ogefrem, sont une pire invention d’un petit groupe d’agents de l’Ogefrem, au nom des intérêts mesquins et ce, au détriment de l’intérêt général de leur Office. Rien n’est fondé, a-t-il renchéri. Pour lui, c’est grâce à M. Patient Sayba que l’Ogefrem enregistre des prouesses d’il y a 3 ans. Raison pour laquelle, toutes les portes de l’Ogefrem à Kinshasa comme ailleurs, sont fermées. Et d’ajouter que les manifestations de protestation, organisées ça et là, témoignent à suffisance que Patient Sayba mérite, pleinement la confiance de tous les agents. Ainsi, garder leur DG dans les geôles de la justice, c’est tuer cette poule aux œufs d’or. La stabilité sociale observée dans le chef de l’Ogefrem est une preuve d’une bonne gouvernance signée Patient Sayba, a conclu M. Jean-Paul Wilondja d’un ton plein d’amertume. En bon père de famille, Me Didier Mazenga Mukanzu, les a rassuré qu’il reste préoccupé sur la situation qui prévaut au sein de l’Ogefrem et a réaffirmé sa volonté de suivre de près ce dossier afin de rétablir la paix sociale au sein de l’Ogefrem, poumon de ventilation de l’économie congolaise. Soulignons que dans sa communication, le 11 septembre dernier, le Président de la République avait révélé qu’il se remarque, depuis un certain temps, des mises en place au sein de certains établissements et services publics, notamment l’OGEFREM et ce, en violation des instructions encore en vigueur à ce sujet.Qui pis est, lesdites mises en place qui sont intervenues sans une dérogation expressément accordée à la suite d’une demande motivée et justifiée par les besoins de fonctionnement de service surtout en cette période de lutte contre la Covid-19, créent des tensions sociales dans la mesure où elles portent en elles les germes de dissension et de subversion car, dans la plupart des cas, elles sont mal pensées. Ainsi, prenant en compte la gravité de la situation de tension qui prévaut dans les établissements et services publics où lesdites mises en place ont été effectuées et en attendant la mise en place de nouveaux animateurs de ces établissements issus des discussions actuellement en cours au sein de la coalition, à l’initiative du Président de la République, le Conseil a chargé les ministres sectoriels concernés par le dossier de faire rapporter toutes affaires cessantes les décisions y relatives et de faire rapport au Président de la République dans un bref délai. Robert Bolongo