Le spectre du tribalisme depuis, prenne des formes substantielles de la division ethnique et tribale de vouloir vivre ensemble à l’aune du pouvoir présidentialiste. Des événements malheureux se succèdent, l’intolérance et violence physique gagnent du terrain, font ombrage à la rationalité. Le démon de la division renait de ses cendres et la politique de la chasse à la sorcière privilégiée en lieu et place de la réconciliation nationale. De ce qui précédent, le Sénateur Kaumba Lufunda Samajiku, s’inspirant du Révérend Père Placide Tempels et Monseigneur Desmond Tutu enrichit les bibliothèques d’un manuel intitulé : Comprendre Ubuntu, sur une toile d’araignée. L’actuel Rapporteur de la chambre des sages au Sénat à travers son ouvrage rend compte enfin de l’expérience de la République Démocratique du Congo avec la Révolution pardon. Celle-ci a permis en effet, une transition pacifique au lendemain de la chute du régime du Maréchal Mobutu, l’incarnation de la Deuxième République. Dans son ouvrage, une sorte de compte rendu, le concept « Ubuntu » inspiré de l’Afrique du Sud pendant la ségrégation raciale dite Apartheid, dont les initiateurs Nelson Mandela Madiba et Desmond Tutu, tous deux prix noble de la paix, ce concept d’Ubuntu, qui désigne un idéal de société opposé à la ségrégation raciale. Par conséquent, Ubuntu est un instrument qui promeut la réconciliation nationale, notion voisine qui s’apparente au deux concepts occidentaux d’humanité et de fraternité. L’Ubuntu a été propulsé en 1995 par des intellectuels sud-africains, comme principe directeur de la Commission « vérité et réconciliation » dans le but de liquider le spectre de l’apartheid. Pour le Professeur Kaumba Lufunda Samajiku, le concept « Ubuntu » est depuis repris en compte dans des domaines aussi divers que la philosophie, la théologie, l’industrie numérique, le management, la sociologie politique etc. Issu de la famille des langues africaines dites bantu et/ou bantoues, suivant l’auteur, « Ubuntu » ne devrait être compris, selon le Professeur Kaumba Lufunda, que dans l’univers de ces langues. Le Rapporteur du Sénat revisite ainsi les données ethnologiques, à travers la linguistique et la philosophie, avant d’examiner la notion d’Ubuntu dans la perspective sud-africaine de la théologie du pardon. En outre, l’étude passe également en revue les travaux des rhétoriciens français ayant évolué à l’Université de Cape Town en Afrique du Sud, examine le passage à la métaphore d’Ubuntu comme système d’exploitation dans l’univers numérique, et comme stratégies de mise ne place d’un leadership et d’un management enracinés dans la culture africaine. Pour ceux qui le connaisse pas, Kaumba Lufunda Samajibu est Professeur de philosophie à l’Université de Kinshasa ; Professeur de criminologie à l’Université de Lubumbashi, en République Démocratique du Congo. Ancien Directeur de Cabinet à la vice-primature de l’intérieur sous Evariste Boshab Mabunj ; Recteur honoraire de l’Université de Lubumbashi ; actuellement Sénateur et Rapporteur au Sénat. Professeur Kaumba Lufunda Samajibu est auteur de plusieurs ouvrages et articles scientifiques. Dans cette République dont le spectre de la division tribale est de plus en plus visible, le concept « Ubuntu » s’avère indispensable vue les menaces de la Balkanisation du Congo qui risque de briser le « vouloir vivre ensemble ». Pius Romain Rolland