La gestion financière de la Covid 19 au ministère de la Santé publique suscite vague de protestation au sein du cabinet du Ministre de la Santé Eteni Longondo. Un réseau des maffieux est bien opérationnel qui exigent la retro-commission plus valu, tandis que le personnel soignant commis à la lutte accuse trois mois d’impaiement, entretemps, les fonds sont décaissés à destination inconnue.
A l’Assemblée nationale, déjà une question orale avec débat est adressée au ministre de la Santé ; tandis que son vice-ministre Albert M’Peti Biyombo saisit le Premier Ministre Sylvestre Ilunga par un mémorandum très confidentiel dans lequel, il étale la gestion calamiteuse de la pandémie.
La gouvernance financière de la Pandémie de la Coronna virus au ministère de la Santé publique est inquiétante. Des fonds sont détournés ; l’opacité gagne du terrain ; la maladie ne cesse de causer mort d’hommes. Jamais la République Démocratique du Congo n’est tombée aussi bas avec des scandales financiers à répétition.
A l’Assemblée nationale, déjà les députés nationaux se lassent des demandes de prorogation de l’Etat d’urgence sanitaire sans plan de sortie. Ils ne cessent d’exiger l’Audit sur la gouvernance des millions de dollars alloués à la lutte contre la pandémie. Aucun signal des membres du gouvernement à la demande des honorables députés nationaux.
Dans une correspondance nous parvenue dans notre Rédaction, Son Excellence Monsieur Albert M’Peti Biyombo, vice-ministre de la Santé publique saisit le Premier Ministre, Chef du Gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba dans un mémorandum très confidentiel. Par la même correspondance, il réserve copie au Président de la République, chef de l’Etat, au ministre des finances et au Secrétaire Général du Gouvernement.
Le vice-ministre de la Santé publique dénonce et met à nu les réseaux financiers mafieux au sein du Cabinet du Ministre Eteni Longondo par une gestion calamiteuse et opaque des fonds par la gabegie financière et l’affairisme qui deviennent monnaie courante au Ministre de la Santé.
« Cette gestion des fonds alloués par le Gouvernement et des fonds reçus de nos partenaires techniques et financiers se fait en dehors de toute orthodoxie financière. Le Ministre de la Santé signe seul le décaissement de gros montant et ne l’a jamais associé dans la gestion de ces fonds sauf, des petites sommes, alors que je devais contresigner suivant les prescrits de l’ordonnance N°20/16 du 27 mars 2020 portant organisation et fonctionnement du Gouvernement, modalités de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres du Gouvernement, spécialement en son article 21. Les décaissements des sommes importantes (préparation achats de lits, ambulances, autres équipements médicaux…) », dénonce le vice-ministre de la Santé par l’existence des solides réseaux maffieux crées à dessein pour détourner ces Fonds. Il affirme par ailleurs que certains membres du Cabinet du ministre de la Santé, en intelligence avec ces réseaux maffieux, dilapident systématiquement les Fonds alloués par le Gouvernement et les partenaires. « Ces réseaux maffieux exigent des retro commissions jusqu’à hauteur de 35% auprès des structures bénéficiaires de ces Fonds. Pendant que les hôpitaux de l’Etat à Kinshasa comme à l’intérieur manquent cruellement des médicaments et autres intrants, le personnel soignant commis à la lutte contre la Covid 19 accuse des arriérés de paiement de plus de deux mois. Je subis régulièrement des pressions pour signer des documents financiers non prioritaires et complaisants », déplore Albert M’Peti Biyombo.
Plusieurs sommes sont décaissées, notamment pour l’achat de produits pharmaceutiques, d’entretien et hygiéniques en faveur de la Polyclinique Pierrot Nketi pour un montant de 23.300.588,20 Francs congolais ; l’ordre de paiement d’un montant de 122.197.075 Francs congolais en faveur de Madame Gina Diazelomoka Walela, Administrateur Gestionnaire Titulaire de l’hôpital Kimbanguiste de Kinshasa pour le paiement des factures des malades insolvables libérés sur ordre du Ministre de la Santé après son passage à cet hôpital le 19 mai 2020. « Cette somme devrait être débitée au compte N°0001800502320000008869 intitulé ministère de la santé/Covid 19. Après vérification, il s’avère que l’Hôpital kimbaguiste de Kinshasa n’est pas repris parmi les structures hospitalières sélectionnées comme les Cliniques Universitaires de Kinshasa, Centre Hospitalier Monkole, Clinique Ngaliema, Saint Joseph, Vijana, Hôpital de Référence de Monkole et Hôpital de l’Amitié Sino-Congolaise qui reçoivent les malades atteints du Coronavirus-Covid 19 », fustigent-il.
Le vice-ministre rappelle à cet effet au Premier Ministre au cours de deux réunions du Conseil des ministres du vendredi 19 et 26 juin ainsi que dans sa correspondance du 24 juin 2020 lui adressée, il avait sollicité un Audit sur la gestion des Fonds alloués au Ministère de la Santé Publique dans le cadre de la lutte contre la Covid19.
Soucieux de voir le Premier Ministre réussir son programme présenté auprès des élus nationaux à la Chambre basse du parlement, Albert M’Peti se refuse être le bouc émissaire et trahir sa nation, fait savoir que pour éviter à la République Démocratique du Congo, son pays, le paiement des dépenses non éligibles qui s’élèvent déjà à plus de 8 millions de dollars auprès de la Banque Mondiale, le Fond Monétaire International et autres partenaires, il a attiré l’attention non seulement de son Excellence Monsieur le Premier Ministre, mais aussi des élus nationaux sur la gestion désastreuse et antipatriotique des fonds destinés à lutter contre le Covid 19.
Ceci explique cela, qu’une fois l’Audit diligenté, plusieurs candidats seront éligibles au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK), ex Prison Makala.
Entre temps, à l’Assemblée nationale, le mécanisme de contrôle est mis en place à travers la question orale et débat initiée par l’honorable François Nzekuye adressée au Ministre de la Santé Publique, Eteni Longondo.
Pius Romain Rolland