La République démocratique du Congo a refusé, à la dernière minute, de signer l’accord portant sur le Cadre d’intégration économique régionale (CIER) avec le Rwanda, sous médiation américaine. Ce refus intervient malgré plusieurs jours de négociations intenses à Washington entre experts congolais et rwandais, qui avaient pourtant permis d’aboutir à un texte commun.
Le gouvernement congolais justifie cette décision par la nécessité de garantir d’abord la paix et la souveraineté nationale avant tout engagement économique.
Lors d’un briefing presse tenu ce mercredi 8 octobre à Kinshasa, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a rappelé la position ferme de Kinshasa :
« Comment peut-on envisager faire de l’économie dans un décor où, matin et soir, nos populations sont assassinées ? On ne pourra parler d’économie ou d’intégration que lorsque nous aurons la paix restaurée, une paix que nous souhaitons définitive et durable », a-t-il déclaré.
Le porte-parole a souligné que la paix, la stabilité et la souveraineté de la RDC constituent des conditions préalables à toute coopération économique. Il a également précisé que le chapitre 6 du texte, portant sur la création du CIER, repose sur les mêmes principes que la Déclaration de Washington, selon laquelle la paix est la première condition de tout partenariat régional.
Le Cadre d’intégration économique régionale (CIER) visait à renforcer la coopération entre la RDC et le Rwanda dans plusieurs domaines stratégiques : exploitation minière, infrastructures, énergie, développement industriel, agroalimentaire, santé publique et tourisme transfrontalier.
Ce projet s’inscrivait dans la continuité de la Déclaration de principes signée le 25 avril 2025 à Washington par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, ainsi que dans le prolongement de l’accord de paix du 27 juin 2025, conclu à la Maison-Blanche.
Pour Kinshasa, l’intégration économique ne saurait précéder le rétablissement total de la paix à l’Est du pays, où les attaques des groupes armés, notamment du M23 soutenu par Kigali selon les autorités congolaises, continuent de déstabiliser la région.
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