Le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ne se rendra plus à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Selon des sources concordantes tant à Kinshasa qu’à Goma, cette annulation est justifiée par l’agenda très chargé du Président de la République. Cette information risque de plonger tout le Nord-Kivu dans le doute, parce que le décor était déjà planté pour accueillir le premier citoyen congolais annoncé aujourd’hui mardi au chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Entre-temps à Goma, des signaux annonçant son arrivée étaient totalement visibles dans la capitale touristique où des caravanes motorisées sillonnent la ville et des panneaux sont érigés dans les différents coins de la ville.Même si la ville de Goma se préparait jusque hier à accueillir le Président de la République ce mardi 22 Septembre 2020, celui-ci ne se rendra plus dans cette ville touristique. Et ce, même si toute la ville en parle et que les artères de la ville en témoignent par le nombre des panneaux très visibles.Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui devrait y être la semaine dernière, pour le sommet Rdc- Rwanda- Angola- Ouganda- Burundi, vient pour visiter la population de Goma en particulier, mais de l’Est en général victime de l’activisme des milices et d’autres mouvements rebelles qui pullulent dans cette partie du pays.Outre la tenue, ce mercredi 22 septembre du sommet avorté, annonçait une dépêche présidentielle le 20 septembre dernier, cette fois-ci en visioconférence, le chef de l’État va aussi inaugurer Serena Goma Hôtel. Il tenait à rencontrer plusieurs dignitaires des principaux groupes ethniques de l’Est. Ceci revêt un caractère important, dans la mesure où la sécurité préoccupe au plus haut point la population de la partie Est de la République Démocratique du Congo.Au sein de la population gomatracienne, indique notre source, les attentes sont nombreuses. Tous voient d’un bon œil cette deuxième visite du numéro un congolais et ne rêvent qu’à la restauration de la sécurité dans l’ensemble de la région Est, gage d’un développement mis en berne à cause de l’insécurité causée par une panoplie des groupes armés qui pullulent dans cette partie. L’arrivée du garant de la nation est la deuxième du genre dans la ville, très stratégique de Goma.A la veille de l’arrivée du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à Goma, le caucus des députés nationaux du Nord-Kivu présents à Goma a échangé lundi avec le Gouverneur Carly Nzanzu Kasivita en vue de planifier l’arrivée du Chef de l’Etat congolais. Au sortir de cette rencontre, le député national Josué Mufula Juve, élu de la ville de Goma pense que le chef suprême des forces armées de la RDC et de la police nationale congolaise devra profiter de son séjour au Nord-Kivu pour mettre un accent particulier sur le rétablissement de la sécurité dans la région. Toujours dans le même registre, les notabilités locales de Rutshuru appellent le Président de la République à s’impliquer davantage dans l’amélioration des conditions socio-économiques et alimentaires des combattants issus des ex-groupes qui ont longtemps troublé la quiétude des paisibles populations. Laurent Mugiraneza lance cet appel au lendemain de l’attaque du marché de Kabaya, groupement Kisigari en territoire de Rutshuru par un groupe des ex-miliciens qui s’étaient rendus et cantonnés au centre de brassage et de recyclage de Rumangabo. Pour ce notable de Rutshuru, cette question devra être traitée en toute urgence. Dix civils et un soldat tués dans « le triangle de la mort » Pendant que le voyage du Chef de l’Etat pour Goma est annulé, l’on apprend que dix civils et un soldat ont été tués dimanche soir dans une zone surnommée « le triangle de la mort » dans l’Est de la République démocratique du Congo lors d’une attaque attribuée au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), a indiqué lundi un responsable local. « La nuit d’hier (dimanche à lundi), l’ennemi est entré de l’Est vers l’Ouest. Il est arrivé à 400 mètres du bureau de secteur de Mbau où il a tué dix personnes et un militaire », a déclaré à l’AFP Donat Kibwana, l’administrateur du territoire de Beni. « L’ennemi, ce sont les ADF », a-t-il ajouté, indiquant que « trois autres personnes sont blessées et plusieurs personnes (sont portées) disparues ». Parmi les dix personnes tuées, « il y a deux hommes et huit femmes », a déclaré de son côté le président de la société civile de Mbau, Omar Kalikia, qui a évoqué « un bilan provisoire ». « L’attaque a commencé à 20h30 et s’est terminée à 1h00 », selon lui, ajoutant que « trois maisons ont été incendiées » et « tous les biens ont été emportés », dont des chèvres. La zone surnommée « le triangle de la mort » est située dans la province du Nord-Kivu près de l’Ouganda, où les ADF sont tenus pour responsables de la mort de 570 civils depuis novembre 2019, selon des experts. A l’origine des rebelles musulmans ougandais, les ADF sont l’un des groupes armés les plus meurtriers parmi les dizaines qui déstabilisent toujours l’Est de la RDC. Les ADF se sont installés dans cette partie de la RDC dans les années 90. Ils n’ont pas attaqué l’Ouganda voisin depuis des années, vivant de trafics comme les autres groupes armés. Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par les djihadistes de l’État islamique. Fin octobre, l’armée a lancé des opérations contre les fiefs des ADF, sans parvenir à faire cesser les massacres. Depuis près de 30 ans, des dizaines de groupes armés congolais et des pays voisins (ougandais, rwandais, burundais) entretiennent la violence dans l’Est de la Rdc. Robert Bolongo